COMMERCE: Exporter le vin sud-africain vers la Chine

JOHANNESBURG, 11 déc (IPS) – L'Afrique du Sud et la Chine sont partenaires au sein d'un club de principaux marchés émergents, et il semblerait naturel que les exportations du vin sud-africain vers le marché chinois soient en train d’augmenter.

Cependant, il y a un sentiment au sein de l'industrie du vin que ce n’est pas l'appui adéquat suffisant qui est en train d’être rendu disponible par les autorités.

Les gouvernements ont pris la décision politique de former l’alliance Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (BRICS), mais on pourrait estimer qu'ils devraient être également en train de travailler avec acharnement également pour s'assurer que le commerce se développe à côté de l'activité politique.

“Le positionnement de l’Afrique du Sud dans le BRICS devrait être un coup de pouce immédiat et massif pour l'industrie du vin – mais cela n'est même pas ressenti autant que je puisse le voir”, a prévenu Mike Ratcliffe, propriétaire de 'Warwick Wine Estate' à Stellenbosch, au cœur du 'Cape Winelands'.

“Un optimiste pourrait indiquer qu'il y a eu une augmentation du nombre de litres de vin vendus à la Chine, mais ce serait trompeur, puisqu’il y a très peu en termes de produit de marque solide avec une attente raisonnable de croissance durable.

“La majorité des vins sud-africains sont vendus au bout du bon marché du spectre des prix – donnant lieu à un risque d’une formation de perception de bas de gamme, et causant des dommages à la réputation de qualité de l'Afrique du Sud”, a-t-il déclaré à IPS.

Ratcliffe n’a fait aucun cas des activités actuelles menées par le ministère sud-africain du Commerce et de l'Industrie (DTI) dans l’augmentation des exportations de vin vers la Chine, et il a affirmé plutôt que tous les efforts devraient être concentrés à travers l’organe chargé des exportations de l'industrie: 'Wines of South Africa' (Vins d’Afrique du Sud – WOSA).

“Les voyages parrainés par le DTI vers le marché chinois sont mal planifiés, mal reçus, souvent tournés en dérision par les importateurs chinois, et ce que je considèrerais comme une utilisation irrationnelle des fonds de l'Etat”, s’est-il plaint.

“Le DTI devrait être en train de fournir ces fonds au WOSA, qui est professionnellement impliqué dans la promotion de l'industrie du vin spécifiquement, et serait en mesure d'assurer que les fonds sont effectivement et efficacement utilisés”.

Michael Olivier, chef cuisinier animant des émissions culinaires à la télévision et consultant pour le vin, basé au Cap, a déclaré à IPS qu'il doit y avoir un effort plus concerté parmi tous les acteurs sud-africains pour de meilleures ventes du vin sud-africain en Chine.

“J'aurais espéré que BRICS aiderait, mais il faut un marketing cohérent pour progresser”, a-t-il souligné.

“Je pense que l'industrie fait le poids, séparément plutôt que collectivement. Le WOSA a besoin d’apporter son grain de sel aussi”.

Ratcliffe s'inquiète du fait que l'industrie “n'ait pas encore ouvert un bureau en Chine, nommé un représentant chinois ou commencé une quelconque campagne médiatique ou de marketing effective en Chine.

“Cet état ridicule des affaires n'est pas entièrement dû à un manque de volonté politique, mais principalement à cause d’une absence de financement”.

“Des fonds génériques de commercialisation des exportations devraient provenir des coffres provinciaux et nationaux pour soutenir une industrie à forte main-d'œuvre”.

Jeremy Sampson, un consultant en stratégie de marque et écrivain sur le vin, basé à Johannesburg, est d’accord que l’appui du gouvernement sud-africain pour l'industrie du vin ne suffit pas, et n'est pas mis en évidence.

Il a déclaré: “Apparemment, ils sont occupés, mais où est la preuve?”.

Sampson a indiqué à IPS qu'il doit y avoir plus d'imagination dans la promotion des exportations, et a souligné la croissance des ventes aux enchères de vin de qualité supérieure à Hong Kong, affirmant que cela constitue une plateforme qui devrait être mieux explorée.

Mike Ratcliffe est resté convaincu que les exportations vers la Chine peuvent et doivent être renforcées.

“Pour que l'Afrique du Sud soit reconnue comme un pays producteur de vin de classe mondiale, nous devons avoir une visibilité internationale”, a-t-il expliqué.

“Le vin sud-africain a la capacité d'être un outil national efficace de marketing qui est classé sur les listes des meilleurs vins du monde et sur tous les rayons des supermarchés dans le monde”.

“Quelle meilleure façon d'apporter un petit morceau de l’Afrique du Sud tangible au monde de manière efficace et à moindre coût”.

Ratcliffe est convaincu que les récompenses peuvent être grandes, puisque la Chine possède un potentiel quasi-illimité en tant que marché pour le vin.

“La demande est énorme, l'intérêt pour le vin sud-africain ne souffre pas de perceptions historiques, et la qualité est vénérée”, a-t-il affirmé.