GAZA, 23 juil (IPS) – Comme conséquence de plus de deux semaines de bombardement par l’Israël, des milliers de civils palestiniens ont fui leurs maisons dans le nord de Gaza et ont trouvé refuge dans des écoles gérées par l’agence des Nations Unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA).
Parmi les personnes les plus affectées figurant les enfants de Gaza qui ont été forcés de vivre dans une peur et un danger constants, selon Dr Sami Awaida, un psychiatre spécialiste des enfants pour le Programme de santé mentale de Gaza – une organisation locale humanitaire de la société civile qui se concentre sur le traumatisme lié à la guerre et les questions de santé mentale concernant les enfants et les adultes de Gaza. Décrivant l’impact du traumatisme actuel, Awaida, a déclaré à IPS: “Les enfants à Gaza souffrent de l’anxiété, de la peur et de l’insécurité du fait de cette situation de guerre. Le défi auquel nous sommes maintenant confrontés en tant que praticiens de la santé mentale, ce sont ‘les troubles post-traumatisme’”. “Cela signifie que les enfants à Gaza ont déjà souffert de deux récentes situations violentes et choquantes en 2009 et 2012”, a-t-il poursuivi. “Ce traumatisme régénère maintenant une douleur et un choc passés et conduit également à état mental de peur et d’insécurité permanentes chez les enfants ici”. Depuis le lundi 7 juillet, l’Israël soumet la bande de Gaza à un assaut militaire grave et s’engage avec les factions palestiniennes dans un nouveau cycle de violences.
Le ministère de la Santé de la Palestine a jusqu’ici annoncé la mort de 230 Palestiniens, la plupart des familles entières qui ont été tués dans le pilonnage direct des maisons palestiniennes. Dans le même temps, le nombre de blessés a atteint 2.500. Les enfants constinuent le plus grand nombre des blessés et des morts. Les hôpitaux de Gaza souffrent actuellement d’une pénurie de fournitures médicales et de médicaments. Ashraf Al-Qedra, porte-parole du ministère de la Santé de Gaza, a demandé à la communauté international “de soutenir les hôpitaux de Gaza des fournitures médicales urgentes, puisque l’Israël poursuit ses attaques militaires, laissant plus de 800 maisons complètement détruites et plus de 800 familles sans abri”. Depuis l’Israël a commencé son offensive actuelle contre Gaza, ses forces militaires ont été accusées de poursuivre une politique de destruction des maisons palestiniennes et de tuer des civils. Adnan Abu Hasna, conseiller en communication et porte-parole de l’UNRWA à Gaza, a indiqué à IPS que “l’UNRWA a officiellement demandé à l’Israël de respecter le droit humanitaire international et la neutralité des civils dans l’opération militaire”.
Il a ajouté: “L’UNRWA souligne la nécessité de respecter les obligations du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, de cesser immédiatement la violence, en raison du nombre croissant d’enfants et de femmes tués dans les frappes et le bombardement de Gaza par l’Israël”. Assam Yunis, directeur du Centre Al-Mezan pour les droits humains à Gaza, a parlé à IPS des pures violations des droits humains et du besoin urgent pour la justice et la responsabilité. “La situation actuelle est catastrophique à tous les égards”, a-t-il souligné. “Les violations des droits humains sont incroyables et elles incluent le ciblage des équipes médicales et des journalistes, en plus du ciblage des enfants et des femmes par l’Israël. Ceci indique les violations claires du droit international ainsi que les crimes de guerre. L’Israël doit être tenue légalement responsable au niveau international”. Analysant la situation, Ibrahim Ibrash, un analyste politique et intellectuel basé à Gaza, affirme qu’il croit que “l’Israël ne réussira jamais à mettre fin et à éliminer de Gaza le mouvement Hamas et la résistance palestinienne. De même, les groupes militants palestiniens ne parviendront jamais à détruire et vaincre l’Israël”. Il a déclaré à IPS que les conséquences pour les Palestiniens au niveau interne, à la fin de cette agression militaire, seront critiques, y compris “une division entre le peuple palestinien et l’Autorité palestinienne; beaucoup de gens seront outrés par le leadership palestinien, et cela laissera bien-sûr Gaza dans un état déplorable”.
Cette crise critique à Gaza vient dans un contexte d’un blocage continu imposé sur le territoire par l’Israël, de chômage généralisé, de grave pauvreté, de coupures d’électricité, de fermeture et des traversées des frontières depuis 2006, des infrastructures détruites et d’une économie stagnante de Gaza, combinés avec une absence d’avancées politiques au niveau politique israélo-palestinien. La vérité absolue est que personne ne peut nier que la population civile, notamment les femmes et les enfants, à Gaza constituent les vraies victimes de ce conflit dangereux.