SWAZILAND: Des semences qui combattent la sécheresse

MAPHUNGWANE, Swaziland, 15 juin (IPS) – Lorsque le ciel s’assombrit, c’est un signe qu'il pourrait pleuvoir, et Happy Shongwe, une petite agricultrice de la région rurale de Maphungwane, dans l'est du Swaziland, n'est pas tout à fait contente.

A l'intérieur d'une structure sans toit faite de blocs de ciment, sont posés différents types de légumineuses – arachides, haricots jugo, des haricots mungo, des doliques à œil noir et des arachides.

“Si je ne couvre pas les semences, la pluie les abîmera et elles ne répondront pas au test au laboratoire”, indique Shongwe à IPS. Cette structure inachevée est l'endroit où elle garde sa récolte pour le séchage. Petite agricultrice primée qui ne cultive que des graines de légumineuses pour la plantation, Shongwe affirme que les cultures sont résistantes à la sécheresse et poussent bien dans les régions arides du pays.

“Je surveille toujours le temps parce que le peu de précipitations que nous recevons dans cette partie du pays suffit pour faire germer les graines”, déclare-t-elle. “Il vous suffit de connaître votre temps pour que vous plantiez au bon moment”.

“La FAO a fait une tonne de commande d'arachides à partir de cette récolte que nous sommes censés fournir d’ici à septembre”, souligne Shongwe.

Il y a environ 10 associations de femmes qui font un travail similaire, portant le nombre d'agriculteurs dans ce projet à plus de 100, tous originaires de la région de Lubombo frappée par la sécheresse.

“C'était habituellement très difficile pour les agriculteurs de trouver des semences de légumineuses parce que ce sont des cultures marginalisées”, estime Khanyisile Mabuza, représentante assistante de la FAO.

Mabuza a déclaré que la FAO avait demandé au ministère de l'Agriculture de former des agricultrices dans la production de semences et l'esprit d'entreprise dans les années 1990 lorsque la sécheresse avait commencé. En 2008, la FAO a introduit les Foires de commercialisation des intrants (ITF), au cours desquelles les fermiers pauvres recevaient 72 dollars en bons auprès de la FAO pour acheter des intrants agricoles.

“Les femmes constituent également la majorité des agriculteurs et il est raisonnable de s'assurer que les femmes ont suffisamment d'intrants pour pratiquer leur agriculture”, explique Mabuza.

Elle a indiqué également qu'il y avait un effort délibéré de la part de la FAO de cibler les zones arides parce que les légumineuses sont très résistantes. Le maïs est l'aliment de base du pays, mais il ne donne pas de bons rendements à cause de la sécheresse.

“Nous voulons que nos agriculteurs comprennent qu’à cause du changement climatique, la sécheresse fera partie de leur vie et qu’ils doivent désormais apprendre à s'adapter”, a souligné Mabuza.